jeudi 1 novembre 2007

Coup de Blues ? ...

Dimanche, 28 octobre 2007.
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Baudelaire l’appelait le Spleen. Moi, je préfère le Blues, parce que ce mot rappelle la mélancolie de cette musique, teintée tout de même d’un soupçon de félicité. Je suis heureuse. Heureuse au-delà de mes rêves les plus fous car il ne me manque rien. Quand je rêve, je ne pense pas au passé, à ces moments merveilleux, à ces bonheurs intenses. Je ne rêve pas du futur, pas aux jours meilleurs, non, car je ne sais pas imaginer de « meilleurs » lendemains. Je rêve du présent. Le présent en son sens de tout-juste passé, sur le point d’arriver. Quand je rêve, je rêve de la journée qui vient de se terminer, je rêve au jour qui m’attend demain. Je ne cherche pas refuge dans mes souvenirs, je ne cherche pas à m’enfuir dans une vie future, inventée de toutes pièces.

Je suis heureuse car il ne me manque rien. Et pourtant, j’ai le blues. C’est étrange, cette sensation. Imaginer le bonheur avec un arrière goût…amer. Ah ! Sans doute pour cela qu’on l’appelle… Amertume…Mais tout de même…Si je n’ai pas de regrets, si je n’ai rien à envier, d’où me vient ce vide dans le cœur ? D’aucuns me diraient certainement que ce vide que je ressens n’est autre que la solitude, l’éloignement. Mais au fond de moi je sais bien que la solitude est une invention de l’esprit, une lamentation vaine, car personne n’est jamais seul. Il y a toujours une présence humaine dans notre environnement immédiat, une serveuse, un inconnu, une âme, un cœur et une oreille. Il y a toujours un téléphone portable en réseau avec des millions d’autres. Il y a toujours Internet, qui nous connecte à des milliards d’individus. Et celui qui prétend être enfermé dans la solitude oublie qu’il est un appareil qu’on ne peut ni éteindre ni débrancher – le cerveau. Qui prétend s’enfermer dans ses pensées rejoint le plus grand réseau de l’univers. Il y a toujours, à chaque instant, une pensée que vous destinez à un autre, et une pensée qui vous est destinée. Toujours.

Non je ne me sens pas « seule ». Mais alors pourquoi ? Le bonheur serait-il dans sa quête et non dans son obtention ? Seul importerait le voyage et ses nombreuses épreuves, non la destination ? Serait-ce par essence une sensation éphémère qu’on ne peut capturer ?

Au fond de moi, peut être, je connais la solution. Le bonheur réchauffe le cœur et l’âme comme un carré de chocolat qu’on laisse fondre entre la langue et le palais…Mais qui en abuse s’expose à la crise de foie. Il en va de même avec le bonheur. Comme des meilleures choses, il ne faut en profiter qu’avec une gourmandise modérée. Sinon, il prend un goût…amer.

Une overdose de bonheur…Tiens donc ! Cette simple idée me redessine un sourire…

C.

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