dimanche 9 décembre 2007

Le baiser de la Place Saint Marc


Jeudi 29 novembre, 19h20. Le train s’arrête en gare de Venezia-Mestre. Malgré un changement chaotique qui a bien failli avoir raison de notre petite escapade touristique, nous avons survécu au voyage. Il ne nous reste plus qu’à trouver un moyen de rapatriement vers la gare de Venezia Santa Lucia, et nous aurons atteint notre but.
20h15, nous sortons de la gare, mais restons immobiles sur les marches, inconscientes du fait que nos jambes se sont figées sur le marbre. Devant nous, un canal qu’un pont enjambe gracieusement, le dôme d’une basilique, et au dessus, les étoiles.

Je suis à Venise.

C’était la folie du week end. Ma colocataire finlandaise Tiina et moi avions été invitées à rejoindre sa compatriote Hanna, laquelle effectue son année d’Erasmus à Venise. Oui, aller faire l’Erasmus à Venise, « c’est pas la demi classe », si je peux me permettre d’emprunter l’expression.
Nous voilà donc sur le parvis de la gare Santa Lucia, nos sacs sur le dos, la voix momentanément absente, coincée quelque part au fond de la gorge, les yeux rivés sur la beauté irréelle de ce tableau. Mes souvenirs sont un peu flous… Nous avons déambulé au hasard, à la recherche d’un restaurant abordable (rires !), emprunté un nombre infini de ponts, longé les canaux, le nez en l’air, les yeux grands ouverts, avec cette volonté enivrante de tout voir et de ne rien oublier. Partout, le décor enchanteur de ces façades ancestrales, la douce musique de l’eau, l’odeur salée de la mer, la tendre lumière des étoiles. Les rues sont très peu éclairées, quand la nuit tombe sur Venise, elle l’étouffe de son épaisse obscurité, jusqu’au lever du jour.

Tiraillée entre la faim qui gronde et l’indécence remarquable des prix pratiqués ici-bas, nous avons finalement cédé en faveur d’un petit restaurant en bord de canal. Il était désert, si ce n’était pour une tablée d’italiens et un couple visiblement étranger. Une fois nos estomacs soulagés, la réalisation nous a frappée d’un coup : nous sommes à Venise, Italie. Tout le monde connaît la fameuse ville construite sur l’eau, la ville la plus romantique du monde, la capitale des amoureux. Tout le monde en a vu des photos, des films, des tableaux… Entendu les musiques qui la rappellent, les histoires qu’elle a inspirées, les mystères qu’elle continuent de garder… Nous dégustons dans le silence absolu ce qui promet de rester le meilleur tiramisu qu’il m’ait été donné de goûter, tandis que je laisse s’imprimer en moi cette idée complètement loufoque… Je suis à Venise… Décembre 2007… Quelle folie !

Le lendemain, le réveil est difficile. Hanna habite à Mestre, or il y a une grève des bus et train ce vendredi, aussi, si nous ratons les bus, nous serons coincées à Mestre toute la journée. Oui, il y aura bel et bien quelques bus malgré la grève : elle commence à 9h30, pause à 16h30 et reprend à 19h30. De cette façon, ces braves gens peuvent manifester autant que bon leur semble, et les non moins braves gens qui ont absolument besoin des transports en commun peuvent néanmoins être acheminés sur leur lieu de travail, dans le respect des contraintes horaires ci-dessus citées.
9h30, nous descendons Piazzale Roma, un plan de la ville entre les mains. Pour une raison fort étrange que je vins à comprendre rapidement, certaines rues figuraient en bleu sur la carte, et s’appelaient « Canale-quelque chose » - sans doute un synonyme de rue, boulevard, avenue… Allez savoir.

Et nous suivons le guide sur les berges du Canal Grande, puis au cœur de la cité. Nous nous laissons surprendre par les caprices de ces rues qui aiment à finir en impasses. Je disais qu’à Sienne les rues sont étroites ? Je retire. A Venise, certaines n’en laissent pas passer deux de front. Claustrophobes s’abstenir.
Hanna n’était pas un guide très enthousiaste. Elle n’aime pas Venise. Cette position peu orthodoxe m’avait de prime abord laissée dubitative. Peut-on ne pas aimer Venise ? Cette seule pensée ne serait-elle pas une hérésie de la pire espèce ? Qu’on la pende haut et court etc ? Cependant, au fil de la visite, j’ai été amenée bien malgré moi à comprendre son sentiment. Sans en aller jusqu’à son extrême, je partage son impression négative. Car ce qui rend Sienne belle et unique, c’est son authenticité, mais surtout ses habitants. Les locaux font vivre la ville et ses traditions ancestrales, les Contrade retranchées résistant encore et toujours à l’envahisseur-touriste. Venise s’est complètement vendue. Elle fausse, artificielle. Il n’y a plus de population « locale ». Les façades délavées par le temps, les peintures écaillées, les murs effrités sont le décor de cette ville fantôme à l’abandon. Mais ce qui rendait leur vie aux ruines de San Giminiano, c’était le linge qui séchait aux fenêtres, c’étaient les vieilles avec leur cabas, c’étaient les chats qui dorment sur les parvis. Venise n’est plus une ville, c’est un gigantesque parc d’attraction pour touristes aisés. Le romantisme et le mystère ne sont plus que des produits marketing de cette foire internationale. On vous parle toutes les langues, mais la seule qu’ils comprennent, c’est la visa internationale. Vous descendez du bus, vous sortez de la gare, vous vous heurtez immédiatement au péage d’entrée : le guichet de vente de billets pour les transports en commun. La voiture ne vous servirait en effet qu’à bien peu de choses dans la ville aux canaux. Si le bus terrestre Venezia/Mestre est abordable, le Vaporetto l’est moins. 6€ le trajet unique contre 1€ pour le bus. Si à Rome on craint les pickpockets, à Venise, rassurez-vous, aucun risque ! Le racket est organisé légalement via le service public de transport intra-urbain. On ne badine pas avec la sécurité des touristes ! Les dépouiller, oui, mais au nom de la loi !

La promenade le long de la rue principale accentue la désagréable impression d’être dans une succursale de Disney World ; hotel, restaurant, magasin de souvenirs kitsch, magasin de masques, hotel, restaurant, etc… Chaque magasin de masques présente la même marchandise, les mêmes design, les mêmes prix (+ 1 à 2€ quand on se rapproche de la Place St Marc). Au bout de cinquante mètres, on a déjà tout vu. Sur chaque pont qu’on traverse, un homme en chemise rayée et canotier vous interpelle « Gondola Gondola ! ». A 120€ la balade d’une heure, l’attraction « Gondole » est un peu chère au kilo. Mais les touristes payent, parce que c’est Venise, on y est enfin, pour la première fois et sans doute la seule, alors il faut en profiter. Ils en demanderaient 150 ou 200€ qu’ils trouveraient encore acheteurs.
Sur la place Saint Marc, ce sont les pigeons qui font figure d’attraction principale. Pour un euro, vous pouvez acheter une portion de graines auprès d’un des vendeurs et vous faire prendre en photo en plein remake des Oiseaux. Ils sont des centaines à grouiller sur la place, telle la vermine qu’ils sont. Ils puent les égouts, et ont renoncé à voler, ce qui faisait pourtant leur unique différence d’avec les rats. Une véritable infection. Et dire qu’on aurait pu penser qu’une Peste Noire et des millions de morts vous aurait appris à traiter la vermine avec la tolérance qu’elle mérite : aucune. J’ai d’abord été surprise par le comportement de ces animaux censés craindre la présence humaine, surtout quand elle court vers eux en braillant (testé). Mais il est vrai que le pigeon ne craint pas ses propres congénères, et le touriste à Venise est un bel énergumène de pigeon, vu ce qu’il y dépense…

Le samedi matin, nous avons cédé au chantage financier du guichetier, et nous sommes partis pour l’île de Murano en Vaporetto. Soleil d’acier, ciel bleu, mer calme et soyeuse, que vous dire ? Je souriais sans le vouloir. La paix du voyage fut interrompue dès le débarquement. Au Maroc ou en Tunisie, les vendeurs de tapis entraînent les touristes naïfs vers leurs ateliers, à Murano ce sont les artisans du verre qui pratiquent cette technique. Hanna nous ayant assuré que la démonstration était absolument gratuite et qu’on ne nous garderait pas comme ouvrier-esclave si nous n’achetons rien, nous avons suivi le brave homme et assisté en direct à la confection d’un magnifique cheval de cristal. La visite de la ville fut brève, les trois uniques rues étant essentiellement constituées de restaurants et de boutiques de vente d’objets en verre –visite que nous avons rapidement surnommé « THE MURANO HORROR SHOW. » Les artisans de l’île ne se laissent arrêter ni par la laideur, ni par le kitsch, encore moins par le ridicule. Je n’avais jamais vu une telle abondance de créations combinant ces trois caractéristiques. Proposées qui plus est à des prix dont l’indécence fait sourire. La palme d’or fut décernée à un calamar géant exposé en vitrine : soixante-dix centimètres de cristal blanc laiteux et violet poussiéreux, d’un ton relativement horrible à lui tout seul. Edifiant. Il est normalement interdit de prendre tout ce zoo en photo, mais nous avons fait une exception pour cette réalisation d’une rare laideur.

Etant donné que nous avions payé douze heures de Vaporetto, je refusais catégoriquement d’en perdre une minute. Et la balade sur le Canal Grande valait le détour. C’était le premier décembre, l’air était froid, le soleil descendait, enflammant quelques nuages qui passaient par là. Le ciel s’assombrissait, et je m’enivrais de l’odeur de la mer, et de la beauté du décor. Mais il manquait, il manquait de la vie à ces murs, des lumières à ces fenêtres. On pouvait voir à certains palais, les rideaux déchirés, on pouvait presque sentir la poussière et le moisi, l’abandon. J’ai vu un couple de mariés poser sur un balcon, et je me suis souvenue de cette même image à San Giminiano, de ce même tableau à Rome. Ces mariages-là étaient colorés, vivants. Celui-ci ne m’inspirait pas. Si Rome est impériale, Paris une grande dame, Venise est une vieille fille en robe du soir, d’un rouge vulgaire et aguicheur. Elle est une de celles qui ne savent pas que pour séduire il vaut mieux suggérer que révéler. Elle se croit belle et importante parce qu’elle est célèbre et adulée, mais qui s’approche un peu trop près décèle les rides sous le fond de teint mal étalé. Oui, elle est belle sous les feux des projecteurs, sur le papier glacé des photos, sur la pellicule des chefs d’œuvre du cinéma, mais en vrai, en face de moi, derrière son image, elle déçoit. Et pourtant, c’est lorsqu’elle est la plus humble qu’elle est la plus belle… Devant le Palais des doges, lorsque que le soleil se couche sur la basilique de Santa Maria della Salute, sous la brume du soir, Venise est belle...

Tout ce week end ne fut qu’une succession de batailles, un déchirement de l’âme entre la beauté saisissante de cet endroit unique et la pollution commerciale générée par cette poule aux œufs d’or. Je ne résiste pas à l’envie de vous raconter cette anecdote, celle qui me restera en souvenir de ces trois jours, celle qui illustre à merveille la controverse de la poésie et du business.

Piazza San Marco, 16h30. Le soleil se couche, embrasant le ciel au dessus de la parfaite symétrie de la façade du palais. Les quelques rayons rasants se réfléchissent sur les dorures du Dôme. Sous les arches, les décorations de Noël illuminent doucement le chemin des flâneurs. Nous sommes assises sur les marches (ce qui est rigoureusement interdit et passable d’une amende) à contempler la scène, et le spectacle affligeant des pigeons en surpoids gavés par les touristes. Un couple attire mon attention. La jeune femme a de longs cheveux noirs et lisses. Ils sont plongés dans une embrassade passionnée au milieu de la place. Il la tient légèrement penchée en arrière, une main sur la courbe des reins, l’autre dans ses cheveux. Ni les passants, ni les pigeons, rien ne semble pouvoir interférer avec la magie de leur moment. Ils sont seuls dans leur univers, et continuent de s’embrasser férocement au milieu de tous, ignorants, égoïstes, vivants. Et le baiser dure, dure, dure de longues minutes, tandis que le soleil continue de descendre, sa lumière rouge baignant encore la place… Et le baiser dure, dure, dure… J’entends derrière moi les violons de la musique d’ambiance du café Florent, et je commence à sourire intérieurement… C’est tellement « Venise », cette scène… et c’est tellement beau de simplicité.
Tandis que leur baiser dure, dure, et dure encore, sans vouloir s’arrêter , j’aperçois un vendeur de roses ambulant à l’arrière plan de mon tableau. Il aborde une dame, en arrête deux qui passaient, sans succès. Il s’approche dangereusement de mon couple, eux toujours plongés dans leur baiser sans fin. Le vendeur s’arrête à leur hauteur, et je pense… non ! Il ne va quand même pas faire ça ! Eh bien si. L’homme leur agite une rose sous le nez, forçant mes amoureux à interrompre leur baiser. Ils s’éloignent tous les deux, main dans la main, tandis que le vendeur téméraire les poursuit encore sur quelques mètres. Et moi, je n’en crois pas mes yeux.

Et pourtant, et pourtant cette anecdote résume à merveille mon sentiment sur Venise. Elle est belle, magnifique, romantique, mystérieuse, il n’y a aucun doute là-dessus. Mais ce tableau enchanteur est sans arrêt interrompu, de façon ridicule, effrontée, éhontée, par cette pollution mercantile.

Qu’un vendeur de roses interrompe le baiser de deux amoureux à Venise au coucher du soleil… Quelle ironie !
Je suis repartie dimanche à la tombée du soir, ivre de souvenirs. Venise... Elle n'est pas si célèbre pour rien.
C.



lundi 3 décembre 2007

La semaine de tous les excès...

Après l’effort, le réconfort, ce premier examen en italien a donc servi de prétexte et marqué le coup d’envoi d’un « semaine de tous les excès » dans les règles de l’art. Ce concept très personnel mérite une présentation rapide ; la vie étudiante requiert une certaine discipline (bien qu’à degrés variables selon les individus) – il y a des contraintes, c’est un fait. Et pour l’individu lambda, un peu fainéant, un peu têtu (remplacer « un peu » par « très » pour un descriptif de la situation applicable à mon cas), se plier aux nombreuses contraintes de la vie quotidienne serait encore possible s’il ne fallait pas mobiliser la même énergie pour résister aux tentations faciles ; paresse, gourmandise, etc… Et comme le disait très justement Oscar Wilde, « le seul moyen de se délivrer de la tentation c’est d’y céder » ; il me fallait un moyen efficace pour équilibrer contraintes et détente. Ce fût chose faite grâce à l’invention de la « semaine de tous les excès », dont le principe est fort simple : aucune contrainte n’est admise. L’Envie est seule apte à dicter les programmes, les menus, les activités. AUCUNE contrainte. Il est par exemple interdit de faire sonner un réveil ; on peut laisser le téléphone éteint et NE PAS relever ses mails. L’urgence est remise à plus tard. Il est interdit de faire des « to do-list ». Et cela pour une durée indéterminée, allant de vingt-quatre heures à une semaine. Il n’est guère possible de vivre ainsi plus longtemps, les contraintes ont la sale manie de vous rattraper d’une façon ou d’une autre, ces fâcheuses. Qu’importe, l’espace de quelques jours, on peut savourer la douceur de la paresse, défier l’ordre établi, jusqu’aux aiguilles de l’horloge, que je gratifie de ma plus profonde indifférence ces jours-ci : il est l’heure de n’en faire qu’à ma tête, « et pis c’est tout ». Et le tout sans l’ombre d’un soupçon de culpabilité : on ne s’autorise une « semaine de tous les excès » qu’en récompense pour un travail achevé, ou en dernier recours en cas de surchauffe nerveuse et cérébrale, avant pétage de plombs total. (formule bien plus souvent optée que la première, malheureusement.)

Je me suis donc laissée aller depuis mardi soir au far niente le plus complet, et j'ai enchaîné soirée sur soirée. Mercredi, la traditionnelle « Erasmus » au Barone Rosso. Jeudi soir, on a testé « le Joker », la discothèque privilégiée des étudiants en droit, ils y ont leur soirée chaque semaine, la « Giovediamoci ». J’ai VRAIMENT du mal avec la musique italienne… ça manque cruellement de rock. Ça ne se danse pas. J’ai profité de cette semaine de soirées intensives pour résoudre une incompréhension fondamentale qui régnait entre les italiens et moi. En France, je danse le rock, au club ISEN de Lille. Étant complètement fanatique et pas timide pour deux sous, je n’hésite pas à inviter ces messieurs dès que résonnent les premières notes d’un rock ‘n roll digne de ce nom. En règle générale, il est même possible d’enchaîner plusieurs danses avec le même cavalier sans que naisse le moindre malentendu. Par ailleurs, la rareté des danseurs m’a obligée à développer un instinct de chasseur hors du commun : à proximité d’un dancefloor, j’observe, à l’affût de celui qui se trahira en enchaînant devant mes yeux quelques passes connues ; à la seconde où il lâche sa cavalière, j’interviens. « -salut ! tu danses ? ». Rapide et indolore.

En Italie, j’ai dû me rendre à une douloureuse évidence : le rock n’est pas tendance. (Pauvres fous !) Par ailleurs, inviter un inconnu à danser ne se traduit pas de la même façon en italien… Sachant qu’en italien, croiser un regard veut dire « tu me plais », je vous laisse imaginer comment un « salut ! tu danses ? » peut bien être interprété… J’ai voulu vérifier ma théorie auprès d’amis italiens ; j’ai abordé le sujet à la cantine, regrettant leur incapacité à mener un rock. « en France j’ai l’habitude de faire le tour de la boîte et de danser avec une douzaine de personnes différentes ! ». Leur réaction à cette révélation fut sans équivoque : ils m’ont dévisagée, yeux écarquillées autant que faire se peut, avant d’éclater de rire. Comme à chaque fois que le choc culturel me rattrape, je m’en remets à Francesca, mon guide, mon mentor, mon ange gardien. « Oui alors en Italie, si tu invites un mec à danser c’est que tu es très très intéressée par lui !!! ». J’en étais déjà arrivée à cette conclusion. Bande de nazes. Quelle manque de classe, vraiment !

Donc on ne danse pas. Et on ne boit pas non plus ! Si notre statut « Erasmus » nous permet d’entrer gratuitement à certaines soirées (et fort heureusement d’ailleurs !) il ne nous procure guère de réductions sur les consommations. En général, quand on me demande si je veux boire quelque chose, j’interroge mes poches, lesquelles me répondent souvent « nope ! Pas ce soir. » Même le Cambio, pourtant réputé être un bar « de gauche » pratique des tarifs de droite (décomplexée.) C’est un scandale. Qu’on me rende une soirée BDE-BDS – bière à 2€ !

Mais il en faut plus pour nous empêcher de fêter dignement ce premier examen (notez la résurgence du prétexte !) Francesca avait effectivement passé cette épreuve en même temps que moi ; c’était son dernier examen, qu’elle a mis derrière elle en récoltant « trenta », soit la note maximale – un exploit à l’examen de droit administratif, elle fut d’ailleurs la seule à obtenir une telle note lors de cette session. Nous avons donc célébré l’événement autour d’un dîner à l’italienne, a casa mia. Pizza, focace, plateau de charcuterie incluant différentes sortes de prosciutto, formaggio, etc… Le tout avec un Prosecco en apéritif, et vin rouge pour accompagner le repas. Que dire de ces heures de détente, de vacances, de ces moments d’une simplicité dérisoire, mais d’une valeur inestimable ? C’est ce que j’aime en Italie. Au milieu du stress des épreuves, au beau milieu du froid de l’hiver, les vacances vous rattrapent. Que ce soit pour quelques minutes, un instant ou quelques heures, la chaleur des rires et la couleur du vin vous arrachent au quotidien. La félicité le temps d’un repas entre filles, des conversations légères, dont le seul intérêt est de vous emmener loin du reste. Sérénité est le maître mot de cette vie « sans soucis ».

Je termine cette lettre en toute hâte. Une semaine s’est écoulée depuis « la reprise », et quelle semaine… Je reviens de trois jours à Venise, la tête bouillante de souvenir, qu’il me tarde de partager.

À bientôt

C.